Yaoundé - Libreville : Trajet d'anthologie

17/06/2010 11:30

Mardi 15 Juin, 6h du matin.

J'arrive à la gare routière de Yaoundé, bien en avance pour m'assurer d'avoir ma place dans le bus de 7h. Ce bus qui prend 4 heures pour rejoindre la frontière devrait me permettre d'avoir bouclé mes formalités vers 12h et de prendre ensuite un bus gabonais pour Libreville "qui n'est plus très loin" d'après les dires des chauffeurs. Dans mon esprit: arrivée à Libreville prévue ce soir vers 20h.

12h30: le bus de 7h quitte Yaoundé. On a pris un léger retard de 4h30 que je ne désespère pas de rattrapper grâce à la conduite sportive du pilote. C'était sans compter sur la quinzaine de "contrôles de routine" des policiers / douaniers / gendarmes qui me font descendre à chaque poste pour me demander de leur "offrir la bière".

19h : j'arrive à la frontière, qui ferme à 18h. Des Gabonais qui passent par là me proposent de me faire passer en voiture car ils connaissent bien les commissaires et peuvent faire ouvrir la frontière. Avant ça ils prennent le temps pour une dernière bière côté camerounais, pour la route.

19h40 : la frontière (une chaîne et un cadenas) est rouverte spécialement pour moi, je traverse le pont qui relie le Cameroun au Gabon dans le noir absolu. Pas de formalités, pas de tampon d'entrée (à faire demain), ça passe !

20h : mes collègues de passage de frontière m'entraînent dans une soirée organisée en l'honneur de ma présence à Bitam autour du match Brésil 2-1 Corée du Nord. Pour l'anecdote la petite ville de Bitam est champion du Gabon 2010 de football !

6h le 16 juin : je prends place dans un minibus "Bitam Express" apparemment peu chargé et peu fréquenté, avec un départ prévu à 10h.

12h : départ du minibus

12h30 : arrêt du minibus pour un chargement supplémentaire. Le minibus est en fait loué par une famille qui se rend à Libreville pour le mariage d'une cousine. Le chargement est composé de 23 personnes (en plus des 8 déjà présentes dans le bus), 7 enfants, 5 cabris, 2 porcs, 10 poules, 80 régimes de bananes, 250 bâtons de magnoc fermenté (et croyez-moi, ca renifle), 10 énormes sacs de maïs, 3 sacs de piment et une trentaine de sacs de voyage...

14h30 : fin du chargement. Par on ne sait quel miracle tout le monde est à bord du minibus, notamment un porc qui prend plaisir à nous signaler par ses cris que les quelques centaines de kilos de bananes qui sont au dessus de lui l'incommodent. Dans un fier nuage de fumée d'échappement le bus part sur les routes gabonaises.

3h30 du matin, le 17 juin : 675 km, une vingtaine de contrôle de police / douanes / immigration, la traversée de l'équateur et d'une forêt équatoriale plus tard nous arrivons à Libreville City. Le trajet quoique peu confortable et très odorant fut largement égayé par les chants de la famille de la mariée pendant plus de la moitié du temps.

Une belle aventure dont mon dos et mes genoux se souviendront, mais qui n'est pas véritablement terminée car je suis invité au fameux mariage ce samedi... Je vous tiens au jus !

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