C'est une belle Coupe du Monde

28/07/2010 18:42

J’ai vécu la compétition sur place, en Afrique du Sud. J’ai entendu tous les esprits chagrins avant de partir, qui prédisaient violences, attentats et autres désagréments qui sont constamment rattachés à l’Afrique.

Il n’en a rien été. Cette Coupe du Monde fut exemplaire dans son organisation et l’Afrique du Sud – et avec elle tous les africains – a démontré qu’elle était à la hauteur du plus grand évènement sportif mondial.

L’accueil fut fabuleux. Les Sud-Africains, ceux-là même qui il y a 20 ans se battaient encore contre l’apartheid, ont fait preuve d’une ouverture et d’une chaleur exemplaire. Ce pays qui pâtit d’une réputation sulfureuse a eu l’immense plaisir de montrer au monde entier que ses heures sombres sont derrière lui.

Evidemment tout n’est pas tout rose, et les clivages sociaux sont encore bien présents. Johannesburg, la ville qui a accueilli la cérémonie d’ouverture et la finale, montre bien que la fracture blancs / noirs est coriace. Logé dans une maison barricadée de fils barbelés électrifiés (la norme dans les quartiers aisés), j’ai voulu découvrir le Johannesburg populaire. Je suis alors allé me promener dans Soweto. Et pas seulement sur la place du Hector Pieterson Museum (le seul lieu de Soweto où s’aventurent les touristes, et très beau musée cela dit), mais dans les rues et allées du township le plus célèbre du monde, ville de naissance de l’immense Nelson Mandela.

A peine ai-je eu le temps de parcourir quelques mètres m’éloignant du musée du SOuth WEst TOwnship qu’un homme (Sikhle, si tu me lis…) s’est approché de moi. « Qu’est ce que tu fais là ? » me dit-il, étonné. Pas encore rassuré, je lui expliquai alors ma démarche, qu’il comprit et salua aussitôt : « les gens normaux pensent que Soweto est dangereux, mais pas du tout. C’est l’endroit le plus accueillant du pays et je vais te le montrer ». Plusieurs heures de marche et une centaine de rencontres plus tard, et réchauffé par une pause festive et arrosée dans un sheebeen (bar typique des townships) je me rendai à l’évidence : les idées que j’avais reçues en France sur l’impossibilité de visiter les dangereux townships était profondément fausse. Plus que cela, c’est l’endroit le plus sympathique que j’aie pu fréquenter à Johannesburg…

Les autres exemples de la fierté et du bonheur que les Sud Africains ont éprouvé à accueillir le monde sont nombreux. Je ne compte plus les « I hope you will come back to South Africa » qui ont émaillé mes rencontres avec les locaux. Tout le peuple Sud Africain a pris conscience de l’honneur qui lui avait été fait d’accueillir la première compétition majeure africaine. Ils ont fêté un mois durant l’avènement de l’Afrique toute entière, conscients de faire partie de la même famille que tous les autres peuples du continent.

Je tenais à saluer le succès de la Coupe du Monde dans ce pays où les habitudes peuvent évoluer très rapidement et où l’avenir économique semble particulièrement radieux. Il y a 20 ans nul n’aurait pouvoir se rendre librement et tranquillement en Afrique du Sud. Aujourd’hui et pour toujours elle a accueilli le monde entier de la plus belle des façons : avec la chaleur et la fierté du peuple sud-africain.

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